- VALÉRIANE
- VALÉRIANEVALÉRIANELes Latins employaient déjà des valérianes méditerranéennes, mais les propriétés antispasmodiques de la valériane officinale (Valeriana officinalis L.; valérianacées) n’ont été révélées qu’en 1522 par le Napolitain Fabius Columa (il s’était guéri de l’épilepsie par son usage). La racine de valériane, seule partie employée, renferme une essence de composition complexe (terpènes, esters du bornéol), de l’acide isovalérianique, responsable de l’odeur particulière du produit sec, des alcaloïdes, chatinine et valérine, et de la pyrryl- 見-méthylcétone, qui constituerait le principe actif essentiel.Excitante des centres psychiques à faible dose, la valériane est déprimante et paralysante à forte dose. Également sédative et quelque peu somnifère, c’est un remarquable antispasmodique. Elle est indiquée dans les névroses, l’insomnie, l’hystérie, les convulsions, «tous les cas d’hyperexcitabilité psychique et sensorielle» (Leclerc). Adjuvant dans l’épilepsie, elle est utile aussi dans les affections nerveuses de l’estomac et de l’intestin (où elle se montre de surcroît vermifuge). La teinture alcoolique est le mode d’administration à préférer: de 5 à 15 grammes par jour. Respecter les doses.♢ Racine de la valériane officinale utilisée comme antispasmodique et calmant.valérianen. f. BOT Plante herbacée à fleurs roses, blanches ou jaunes, dont une espèce, Valeriana officinalis, l'herbe-aux-chats, a une racine aux propriétés antispasmodiques.⇒VALÉRIANE, subst. fém.A. — BOT. Genre de plantes herbacées, le plus souvent vivaces, de la famille des Valérianacées, à feuilles opposées, à bouquets ramifiés de petites fleurs roses, blanches ou jaunâtres selon les espèces. Cueillir des valérianes. En appos. Ô gentils qui m'écoutez, si l'on vous dit que quiconque flaire l'herbe valériane, il lui naît un lézard dans le cerveau (...) n'en croyez rien, ce sont des erreurs (HUGO, Homme qui rit, t. 2, 1869, p. 115).♦ Valériane celtique. Synon. de nard celtique. La racine de la valériane celtique a une odeur aromatique, et un goût âcre et amer (BRARD 1838).♦ Valériane (officinale). Synon. sav. de herbe au(x) chat(s) (v. chat1 III B 1 a). La valériane officinale (...) a une racine très-petite formée d'un collet écailleux entouré de tous côtés de radicelles blanches, cylindriques et ténues, qui prennent par la dessiccation une apparence cornée (LITTRÉ-ROBIN 1858). Sur la berge il déracina un grand plant de valériane. — Maman, tu te rappelles? Quand la minette se roulait sur ses genoux et que Marguerite disait: « Comme elle m'aime, cette minette... » Eh bien! c'était parce qu'il avait frotté le tablier de Marguerite avec ces racines (POURRAT, Gaspard, 1931, p. 133).♦ Valériane rouge. Synon. de centranthe. La Valériane rouge a de belles touffes de fleurs d'un rouge vif; elle croît sur les rochers, dans les lieux pierreux, dans les fentes des murs (BOUILLET 1859).B. — P. méton., PHARM. Racine de la valériane officinale utilisée notamment pour ses propriétés antispasmodiques et calmantes. Eau, extrait, pilule, sirop, tisane de valériane; administrer, boire, prendre de la valériane. Mme de Girardin, qui m'a vu tout le temps souffrant de l'estomac et des entrailles, m'a donné l'ordonnance d'un lavement à la valériane, qu'elle tient de Brouardel (GONCOURT, Journal, 1884, p. 387). Il retrouvait les insomnies nerveuses d'autrefois. Deux fortes cuillerées de valériane lui firent au bout de trois quarts d'heure perdre le contact des draps (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 335).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. Ca 1265 (Vocab. plantes, ms. Harley, 978, éd. Th. Wright, 140b). Empr. au lat. médiév. valeriana (Xe s.), d'apr. le lat. Valeria « province romaine de la Pannonie », anc. région située à peu près à l'emplacement actuel de la Hongrie, où cette plante était très répandue. Fréq. abs. littér.:31.
DÉR. 1. Valérianacées, valérianées, subst. fém. plur., bot. Famille de végétaux dicotylédones, à fleurs gamopétales réunies en corymbes ou en panicules, dont le type est la valériane. Les Valérianacées ont des feuilles opposées, sans stipules, et des fleurs en inflorescences fourchues (E. TOMANOVA , Plantes sauvages, 1981, p. 12). Au sing. Plante appartenant à cette famille. (Ds ROB. 1985). — [], [
]. Ds LITTRÉ. — 1res attest. 1807 valerianées (A. L. DE JUSSIEU, in Annales du Museum d'Hist. nat., X, 308-309 ds R. Ling. rom. t. 42, p. 453), 1870 valerianacées (PRIVAT-FOC., s.v. valerianées); dér. sav. de valériane, suff. -acées et -ées. 2. Valérianate, subst. masc., chim., pharm. Sel ou ester de l'acide valérique utilisé comme calmant dans les maladies nerveuses. Valérianate d'amyle, de fer, de magnésie, de potasse, de quinine, de soude, de zinc; pilule, lavement de valérianate; boire, prendre du valérianate. Il me conseilla de changer mes remèdes, (...) d'essayer le valérianate de bismuth, qui agit un peu sur les nerfs (MICHELET, Journal, 1860, p. 540). P. métaph. Ils ont tous deux [Nietzsche et Stendhal] dénoncé dans le christianisme une sorte de valérianate spirituel contre le spleen européen (MAURIAC, Essais psychol. relig., 1920, p. 107). — [
]. — 1re attest. 1838 (J. J. BERZELIUS, Traité de chimie, II, p. 347 ds QUEM. DDL t. 28); dér. sav. de valériane, suff. -ate. 3. Valérianelle, subst. fém., bot. Synon. de mâche. Valérianelle potagère. V. ancolie ex. 3. — [
]. — 1re attest. 1765 (Encyclop.); de valériane, suff. -elle. 4. Valérique, valérianique, adj., chim. [En parlant de divers composés] Extrait de la valériane. Composé valérique; aldéhyde valérique. (Ds ROB.). L'acide valérianique est incolore, oléagineux, doué d'une saveur âcre (J. J. BERZELIUS, Traité de chimie,II, p. 346 ds QUEM. DDL t. 28). — [
], [
]. — 1res attest. 1838 acide valérianique (J. J. BERZELIUS, Traité de chimie, II, p. 347 ds QUEM. DDL t. 28), 1841 acide valérique (A. D'ORBIGNY, Dict. d'hist. nat., t. 1, s.v. Acides); du rad. de valériane; suff. -ique. L'angl. valeric est att. dep. 1852 (v. NED).
valériane [valeʀjan] n. f.ÉTYM. XIIIe; lat. médiéval (Xe) valeriana, de Valeria, province romaine de Pannonie.❖1 Bot. Plante dicotylédone (Valérianacées), herbacée, vivace, dont la racine blanchâtre est très ramifiée. || Valériane officinale, dite herbe-aux-chats, à cause de son odeur camphrée qui attire ces animaux. — Valériane dioïque ou valériane des marais : nard champêtre. || Valériane celtique, des Pyrénées, des montagnes. ⇒ Nard. || Valériane rouge, des jardins. ⇒ Centranthe. — Par ext. || Valériane grecque. ⇒ Polémonie.1 (…) la valériane, poussée dans la muraille et dont les fleurs d'un rose de papier buvard, désalourdi de son blanc qui semble reporté dans le vert de ses feuilles, sont jolies (…)Huysmans, l'Oblat, XVI.➪ tableau Noms de plantes médicinales.2 Racine de la valériane officinale, utilisée comme antispasmodique et fébrifuge. || Administrer de la valériane (→ Camphre, cit. 1). || Tisane de valériane.2 (…) ce monde qu'il traversait en pantoufles ou étendu au fond d'une alcôve parfumée de valériane et d'éther.F. Mauriac, le Baiser au lépreux, I.➪ tableau Noms de remèdes.❖DÉR. et COMP. Valérianacées, valérianate, valérianelle, valérianique.
Encyclopédie Universelle. 2012.